19 January 2025

PRINTEMPS 2021, RETOUR EN GRÈCE

Antoinette Le Retour ou
L’épopée au travers des siècles ou
Retour : surprises, surprises ou
Kata sur Kata ou
Incroyable en ce siècle ou
Covid’s time ou
Heure suisse, heure grecque via heure bulgare ou
Un raccourci qui s’avère un incroyable rallongi
Bref : notre retour en Grèce du 3 au 6 mai 2021

Si je ne trouve un titre à cette histoire, je me trouve également devant une énigme qui est de savoir par où commencer, tant elle est entremêlée de quiproquos, de souhaits estimables, de rires, de surprises inattendues, mais alors totalement inattendues. Commencer par la fin pourrait vous permettre de comprendre dès le début le pourquoi du comment. Mais non, je garde pour la fin une morale et une cerise sur le gâteau, pour la déguster encore avec délice.
En tous les cas, je vous raconte tout cela pour me décharger et en aucun cas pour vous décourager de voyager. Surtout pas. Mais un voyageur averti en vaut deux, n’est-ce pas ?

Voilà : Kostas, très prudent au sujet du Covid a souhaité éviter notre retour par ferry depuis Ancona, pensant, avec raison, que sur le ferry nous serions confinés (air conditionné et virus compris) dans un espace potentiellement plus dangereux que notre habitacle auto-mobile. Ce à quoi j’ai acquiescé, d’autant plus que j’aime conduire et voir des paysages. Découvrir Belgrade faisait partie du plan. Et de plus notre voyage nous coûterait moins cher que par ferry.

Nous ne sommes pas entrés à Belgrade ! mais nous avons tourné en rond comme des bourriques sur l’autoroute vu que mon GPS était très indépendant, n’assumant en rien les changements étant donné que depuis son achat en 2017 je n’avais fait aucune mise à jour.
Vous voulez comptabiliser mes, nos erreurs ? S’en fut une.
Mais là j’ai pris un raccourci dans ma narration.

Donc, pleins de réjouissances au cœur, nous avons en premier lieu payé 350.- balles pour notre test PCR, dont personne, personne ne nous a demandé l’attestation. 350.- balles pour des voleurs sachant que les tests ne leur coûtent en gros que 20.-. Là, déjà, je commence à accumuler de la colère. Bon, bon je laisse tomber, ce n’est pas en mon pouvoir de changer quoi que ce soit à cette insupportable épreuve qu’est le Covid’s times.


Lac des 4 cantons, 1ère étape café-pipi. Tout va bien, sommes heureux.
Milan-Venise 36 camions en 1 minute =2160 par heure. Calculez : le trajet prend 4 heures. 8640 camions, soit sur 12 heures journalières de circulation intense 25’920 passages. Quelle belle vie que celle des riverains. Bon on est juste impressionnés… négativement, mais voilà, on philosophe sur la modernité de notre époque, on s’occupe à calculer, on meuble le temps et on se réjouit toujours d’avoir quitté notre nid douillet helvétique pour retrouver notre paradis sur Tinos. La vie est belle et un magnifique voyage va se dérouler dans les prochaines heures. Nous avons encore 48 heures et un peu moins maintenant, avant que le test ne soit plus valable. Tout va bien. Et on ne comprend pas pourquoi les Suisses sont si frileux de voyager. On a l’impression que tout le monde voyage, il y a tant de monde sur les routes. Où, quoi, comment, pourquoi ….quarantaine….ça veut dire quoi ? On a l’impression que tout le monde s’en fout. Et vive les vacances.
Slovénie, achat de vignette. 15 euros pour 7 jours.
Stop Police ! on prépare nos attestations de tests, nos cartes d’identité, permis de circulation…2 gendarmettes tournent autour de la voiture, l’air extrêmement fouineur. MRD, ma voiture est très cabossée. Est-ce autorisé dans ce genre de pays. On est quand même dans l’ex bloc soviétique, sait-on jamais. Ouf, la seule chose qu’elles souhaitaient était de nous mettre éventuellement une amende si on n’avait pas la vignette. Récolter des sous, des sous, des sous…c’est la grande motivation. Mammon partout est exigeant. Mais test Corona, bernique, on s’en fout et on va le vérifier. Tout au long de notre voyage dans l’ex Yougoslavie on a vraiment eu l’impression que Covid-Corona, heu….kesaco ?


Croatie. La fatigue se fait sentir. Belgrade est encore loin. Conseillés par des amis Serbes sur l’intense circulation et les embrouilles qui en découlent, on renonce à aller jusque-là pour y dormir. Croatie toujours, on avance, mais c’est long. On n’en peut plus. Donc recherche d’un hôtel. Il est 22 heures passées. On n’en trouve pas avec la sécurité inclue pour la voiture qui est chargée à mort jusque sur le toit.
De plus, autour de Zagreb qu’on veut éviter, on tourne, on tourne, on tourne. On nous mène en bateau ou quoi ? 2 x fois on prend les mêmes sorties. Ah ouf, on s’applique à comprendre mon foutu GPS et finalement après 1h30 de carrousel on sort et retrouve la bonne direction. Lessivés et un peu énervés. Mais bon…ça fait partie des plaisirs du voyage, non ?
Parking sur l’autoroute. Kostas à moitié endormi à mes côtés je m’arrête et m’endors. A coups d’1h1/2 de sommeil inconfortable, en 3 parkings successifs j’avance. Mes yeux me brûlent. Kostas récupère, il pourra conduire et je dormirai plus tard.
Tout va bien. Fatigués et contents. En revanche les routes en Croatie sont moins bonnes. Kostas commence à présenter les aspects négatifs des pays qu’on traverse pour mettre en valeur la Grèce. Ah les belles autoroutes grecques…etc….etc. Les Grecs sont fiers de leur pays, voire orgueilleux. J’en entendrai sur la Grèce jusqu’à ce qu’on arrive à la douane grecque. Mais là je vais trop vite. Les préliminaires ne sont pas terminés.


Passons la douane serbe. 1ère arnaque sur l’essence. On me demande au moins 2 fois le prix vu que je paie en euros. Et comme je n’ai pas la connaissance du cours, je me laisse faire et cela se passera encore 3 fois. Je ne me rends pas encore compte que le prix du voyage augmente considérablement.
L’arnaque supérieure arrivera tout-à-l ’heure en Macédoine.
On est toujours heureux, la nature est belle, on découvre des paysages, on roule bien malgré la fatigue. Pour sûr ce soir on sera en Grèce avant la fin des 72 heures de validité du test. On y croit. On le sait.
Macédoine. Papiers. Ok. On est en ordre.
Ah non pas tout-à-fait ! Carte verte M’sieur-Dame. Je la cherche, je fouille tout à fond, 1 x, 2 x……. je la trouve enfin.
Eh non, pas valable M’sieur-Dame, c’est celle de 2019. Et merde, merde. Je discute : mais oui Monsieur le douanier, je paie mes assurances, c’est obligatoire, pour sûr, je suis en ordre…
Rien à faire. Proposition : j’appelle mon agent d’assurance, et il l’envoie par mail, ok ? NON pas OK. Et merde, re-merde. Que faire ? Les douaniers s’entretiennent dans leur cage pendant que je cogite et appelle mon assureur. En fait, vu que je suis souvent en Grèce, c’est ma fille qui a reçu mon courrier ces dernières années, me l’a classé avec diligence, mais je n’ai jamais eu l’idée d’aller repêcher ce foutu papier depuis 2 ou 3 ans.
Ah Antoinette, Antoinette, t’es pas sérieuse dans ce domaine. Hélas, c’est vrai.
Pendant ce temps Kostas, gentil comme à son habitude ne me fait aucun reproche et tente une approche aimable et tactique auprès des douaniers qui visiblement ont fini leur cogitation mystérieuse.

Kostas : alors que pouvons-nous faire Messieurs ? Et il revient vers moi me demande 60 euros. J’en ai que 55. Est-ce que ce bakchich leur suffira ?
Ça leur suffit. Mais pas devant la caméra, s’il-vous-plaît.
Circulez, y a rien à voir.
Si j’avais su qu’ils lâcheraient si facilement l’affaire, j’aurais donné 40 !
Oui, bon, ok, on dégage, le temps presse, les heures s’écoulent.

Le stress augmente et on le sait, aucun dépassement de vitesse n’est envisageable sous peine de lourdes amendes. On fait gaffe et on se dépêche quand même. Foutu Covid, foutu test. On est crevés et on rigole de la situation Kafkaïenne. Mais on a aidé de pauvres douaniers macédoniens à arrondir leur fin de mois. On est gentils, on est généreux. Tout va bien, allez hop, il faut qu’on arrive à la douane dans les temps.
Et vive la Grèce, on y est presque. On se réjouit. Ce soir on dormira chez Iraklis près d’Athènes, à Marathon ou pourquoi pas à Thessalonique. J’ai lu un livre traçant l’histoire terrible de cette ville et serais intéressée à voir comment elle s’est sortie des drames des dernières guerres. On discute, oui, non…on verra quand on y sera.
L’histoire c’est qu’on n’y sera pas !
Douane, sortie de Macédoine. Tout est gris, les bâtiments, l’ambiance glauque de l’ère post soviétique. On sort. Quelques dizaines de mètres, ouf la Grèce et son super drapeau bleu et blanc.
Papiers. Ok. Mais vous êtes Suisse !?! Ben oui, ce n’est pas une tare, ou bien ?
Et on apprend qu’en tant que Suissesse, je n’ai pas le droit d’entrer en Grèce depuis un pays non européen ! Alors là, c’est la surprise du chef. Quoi ?!!! impossible de négocier. Et Kostas m’interdit de proposer un bakchich. Tant qu’à faire, pourquoi pas ? on vient de vivre un tel épisode. Non, NON, NON …la corruption de fonctionnaires est très courante, mais pas dans ce sens. Les colonels ne sont pas loin. Ça pourrait nous coûter très cher.
Alors quoi ?
Très simple Monsieur le douanier, n’est-ce pas ? il nous faut retourner en Macédoine (carte verte ! ah non pas un 2ième bakchich, ce voyage commence à coûter plus cher que prévu).
Donc retour par la dizaine de mètres jusqu’à la douane d’entrée en Macédoine. Suis au volant. J’explique, rapidement, un peu énervée – on le serait à moins – que je viens de passer leur foutue glauquinette douane il y a à peine 10 minutes et que ce n’est pas pour mon plaisir, que la Grèce me refuse l’entrée, promesse idyllique, que et que et que… et qu’il nous faut quitter leur pays non-européen pour passer par la Bulgarie !
Le gars ouvre de grands yeux, d’autant plus que je confonds tous ces pays et qu’il n’y comprend rien, mais bon, il nous laisse passer et sans me demander ma carte verte. Heureusement, j’aurais vu rouge !


Nous voilà donc devant un détour inattendu de 140 km, à faire sur des routes étroites, pleines de chiens vagabonds, de charrettes, d’ânes et enfants jouant sur la chaussée.
On s’arrête quand même pour téléphoner à l’ambassade suisse à Athènes. Juste pour vérifier si ce n’est pas un canular, une confusion, un attrape-nigaud, une caméra cachée ! ah non les caméras sont bien visibles, ce n’était pas ça.
15 heures passées, ils ne bossent plus. On n’est pas en Grèce pour rien, royaume, entre autres, de la sieste.
Par Iraklis on tente d’atteindre le poste de douane grec à la frontière bulgare pour être sûrs qu’ils nous ouvriront les portes. Rien à faire. Après 4 numéros invalides ou alors on ne nous répond rien de probant, je décide de suivre l’ordre du douanier : Il nous a dit d’y aller, alors on y va. Kostas agrée, contre mauvais fortune, bon cœur.
Et là je rigole comme une bossue. Décidément la vie nous réserve des surprises. Ceux qui ont entendu l’histoire que j’ai écrite au sujet de notre rencontre comprendront : la vie nous réserve bien des surprises !

Kostas, il y a quelques années avait tenté, avec des amis, de faire un voyage en Bulgarie. Ils avaient roulé quelques dizaines de kilomètres. Et au vu de la misère apparente, ils avaient décidé de revenir en Grèce ayant trop de peine à être témoins de cela, de cette tristesse. Il avait donc juré de ne plus jamais aller dans ce pays. La situation me fait rire, à fond. Lui il rigole un peu moins, mais bon que faire d’autre ?
Et je rigole d’autant plus que mon regard, ma curiosité sont tout autres. Vous le savez, j’aime découvrir, j’aime le changement et dans mon cœur j’avais un secret désir qui jusque-là n’avait pas été satisfait. Je n’en n’avais même pas parlé. Mais Celui qui sonde nos cœurs et qui nous connaît mieux que nous-même devait le savoir.
En étudiant notre parcours sur le site de Michelin, j’avais observé qu’après Belgrade il n’y avait plus d’autoroute et qu’on voyagerait sur des petites routes nationales en Macédoine. Cela m’aurait permis de traverser villes et villages et d’avoir ce plaisir qui est d’observer la vie du pays. Tout ce que j’aime. Et de s’arrêter dans de petits bistrots, de boire et manger local, etc, etc…tout ce que j’apprécie. Regarder, voir, observer, écouter, discuter, partager, goûter, aimer.
Or ma déception fut grande de ne voyager que sur autoroute et de ne bouffer que des sandwiches insipides. Mais bon, il nous fallait tracer la route au plus vite et je n’ai pu que m’adapter aux exigences dues aux 72 heures nécessaires et autorisées post test. Merci Michelin.


Donc fou rire et joie. Seigneur merci, c’est un cadeau. Je vais voir du pays. Et je ris, je ris. Kostas et moi rions beaucoup, et là, il sourit, un peu. Pas jaune, mais pas loin, ce qui me fait encore plus rire.
Et j’en profite de ce détour, malgré la lumière du jour qui s’incline. Et je vois les nids des cigognes, les cigognes, cela me rappelle mes voyages en Roumanie. Et la nature, les arbres immenses, variés et magnifique, les fleurs, l’état des maisons, leur organisation, les animaux, la vie à la nuit tombée, les gens, leur état, habillement, métiers, je suis bien contente et suis servie.
Certes ne n’est pas l’opulence mais Kostas n’est pas aussi triste qu’à sa 1ère expérience.
On roule, on roule. 140 km de routes qui n’en méritent pas toujours le nom, ça ne se fait pas en 15 minutes. On a encore du temps devant nous, l’échéance étant demain matin à 8h42 suisses, donc 9h42 grecques s’ils ont d’accord de plancher sur la différence d’heures. Pas de panique à bord, on les aura.
140 bornes, il est environ 18h00, peut-être 19h00, je ne sais plus. Il nous faudra au moins 2h30, voire 3 pour arriver à la sortie de la Bulgarie après avoir re-passé par la sortie de la Macédoine.
Et là fouille de la voiture. Les pneus de nos vélos les surprennent. Surtout que nous n’avons pas de vélos. Ces derniers doivent arriver par camion dans les jours qui suivent. On doit ouvrir le coffre. Remplis à ras-bord, le contenu s’affale sur la chaussée. Rien de trop significatif. Ce qu’ils souhaitent c’est de nous subtiliser des cigarettes, mais zut on est de mauvais clients : on ne fume pas. Tout cela se passe très cordialement. En anglais, en grec, bref on sort de ce pays européen pour arriver à la frontière grecque.
Et là catastrophe ! Il est quasi 22 heures suisses et je n’y pense pas, je le réaliserai un peu plus tard après avoir vécu le summum du summum, mais ici il est 23 heures grecques et dans peu de temps cela aura toute son importance.
Mais là je suis fatiguée. Je sous ai écrit tout cela d’une traite, je vais dormir et vous raconterai la suite demain.
Bonne nuit
Et en attendant vous pouvez aller voir le site de Kostas : vithuranos.com en grec essentiellement pour l’instant, avec un peu d’anglais et de français par ci, par là.
Prochainement ce sera aussi dans ces 2 langues et dans le mien j’y ajouterai le grec.

Nos textes sont traduits par Deepl. Si vous souhaitez nous aider, nous vous en serons très reconnaissants. Merci de votre compréhension!

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