18 May 2025

PRINTEMPS 2021, RETOUR EN GRÈCE 2/ LA SUITE

Reposée, je reprends mon parcours initiatique. Heu, non ce n’est pas le mot, mais je l’aime bien et quand même quelque part, j’ai été initiée, ayant appris davantage par ce voyage que par les autres trajets en avion ou par la merveilleuse Italie.
Je constate que j’ai omis de vous raconter quelques piquants détails, qu’il vaut mieux que vous connaissiez avant de nous suivre sur la route. Car vous allez venir en voiture n’est-ce-pas ?
En Macédoine, Kostas m’avait avertie : it’ll be the circus, Circus country !
Outre l’histoire de la carte verte, on a eu le plaisir de goûter aux péages, et là on est morts de rire : il n’y a pas de petits profits. Enfin oui, il y a de petits profits. D’où vient cette expression ? En tous cas les petits ruisseaux contribuent aux grandes rivières, aux fleuves, aux mers ! c’est ce que doivent penser certains des gars aux guichets des péages. Je m’explique : Kostas au volant donne 2 euros au guichetier. Oh ! malheur les 2 euros sont tombés. Ils sont par terre nous affirme le gaillard. Ouverture de la porte pour vérifier. Pas un penny sur le sol. Et le gars de nous dire qu’ils sont tombés dans la voiture. Ok, on redonne 2 euros et là Kostas en est certain, il avait tendu la main à l’intérieur du guichet, les 2 euros, s’ils sont tombés, sont à l’intérieur du guichet.
On va s’en remettre mais on rigole comme des bossus suite à cette tactique. Il est vrai que le gars s’il voit passer 10, 100 ou 1000 voitures par jour, ben il se fait un joli pactole. Il n’y a que de grands profits à ce tarif. Mais bon, on savait qu’on allait vivre le cirque en Macédoine.
L’autre aspect pour gagner des sous facilement est l’attrape-conducteur-touriste. Les voitures roulent exagérément vite alors que les panneaux marquent 80 km/ heure puis, 50 mètres plus loin, 70 km/ heure, puis à nouveau 80 puis tout-à-coup 60. Bref, gaz, freins, gaz, freins, gaz, freins, on fait gaffe, on est avertis que les voitures étrangères si elles sont prises dans un radar, reçoivent une amende salée.
Et moi qui aime bien rouler…vite, je ronge mon frein. Enfin, je m’adapte, suis raisonnable. Et le paysage est grandiose par moments. Ce ne sont pas les gorges du Verdon, mais ça vaut le détour.
Je reprends mon histoire là où je vous ai laissés pantelants, la langue pendante, respirant à peine, assoiffés d’en savoir plus et de connaître l’épilogue, n’est-ce pas Christine ? On va y arriver. Le dénouement prendra quelques heures et étapes. On est loin d’imaginer les derniers obstacles.


Donc, il est un peu moins de 22 heures suisses. Nous ne pouvons entrer en Grèce. Un détail, qui n’en est pas un, est que nous n’avons pas rempli les formalités pour obtenir notre PLF, personal licence ….

Extrait sur Google : Suivant les décisions du gouvernement Grec nous vous informons, que chaque passager international ( toute nationalité ) à destination de n’importe quel aéroport en Grèce ou au départ de Grèce ( Uniquement pour les résidents permanents en Grèce ) sont obligés de compléter en ligne le Formulaire de Localisation Passager la veille du jour d’entrée dans le pays au plus tard. Ce formulaire doit être compléter comme défini par les Autorités Grecques selon le document (PLF)

Oui vous avez bien lu, depuis n’importe quel aéroport ! et nous, nous sommes en voiture. Et un peu plus loin :
Avant le départ à destination de la Grèce (Toute nationalité)
• Il est obligatoire pour tous les passagers internationaux arrivant en Grèce, de remplir en ligne, la veille du jour d’entrée dans le pays au plus tard le Formulaire de Localisation Passager. Une amende Administrative pourra être appliquée par les Autorités de la Protection Civile Grecque dans le cas où un passager n’a pas rempli son PLF.
• Les passagers recevront en retour un QR code qui sera utilisé par les services de la Protection Civile Grecque pour assurer les tests COVID-19 aléatoires à l’arrivée.
• Les passagers doivent être en possession de leur code et pouvoir présenter aux Autorités à leur arrivée ce QR code en version électronique ou papier.
• Dans le cas où un passager n’a pas fait sa demande de PLF en ligne comme indiqué et ne peut prouver cette demande ni ne peut présenter son QR code , celui-ci ne pourra pas voyager.

Eh ben on l’avait zappée celle-là. Il est vrai, mais on ne s’en rappelait plus tout, que quand on était rentrés en Grèce en juillet en avion, on avait bien rempli cette formalité. Mais Noël, les amis, les ripailles et tout le boulot qu’on a eu en Suisse ont eu raison de notre mémoire. Modifier ma maison pour la préparer à la location, créer et travailler à nos 2 sites web, continuer la traduction et la préparation du livre sur les années à Antiparos lorsque Kostas y était DJ. Tout cela était sorti de notre tête.
Donc nous nous retrouvons dans une situation difficile. Le douanier, fort aimable, nous conseille de repasser par la Bulgarie, de nous arrêter dans une station d’essence, de nous connecter et de remplir ce formulaire. Mais quel formulaire ?

Cela faisait quelques heures que le sujet était venu sur la table, enfin, dans notre habitacle, mais avec notre anglais de vache espagnole, Kostas et moi nous ne nous étions pas compris. Lui avait l‘idée de ce qu’il fallait faire, mais sa manière de m’en parler me faisait comprendre qu’il nous suffisait d’ouvrir nos ordinateurs et de montrer nos QR code de notre sortie l’an passé. Mais quelle nouille ! je n’ai rien compris et si j’avais pu comprendre, nous l’aurions fait en Macédoine ou en Bulgarie et nous présenter à la douane de Promachonas car déjà à Evzoni, l’autre douane, le douanier nous avait soufflé quelque chose dans ce sens, mais trop pressés de courir ces foutus kilomètres et d’arriver à temps, si possible avant la nuit, ça nous est passé au-dessus tel un vol de cigogne.

Nous faisons demi-tour. Re-douane bulgare, re-explication à la mord-moi-l’nœud, et le douanier, hilare ou presque, nous laisse passer sans difficulté, de plus il sait que d’ici peu on va le revoir. Combien somme-nous à avoir fait les mêmes navettes ?
Il est donc tard. La nuit a largement envahi tout l’espace et au lieu d’aller dans une station essence comme conseillé, nous nous arrêtons dans une gargotte, commandons un épouvantable steak végétarien ou cannibalien (on ne saura jamais), à boire et au boulot avec le code du Wi-Fi, enfin ce que nous pensons être le code, car là encore, le temps s’est joué de nous.
Après avoir essayé d’écrire le code en majuscules, en minuscules, en majuscules et minuscules, en minuscules et majuscules, entremêlant les 4 ou les 4 zéros, en essayant de comprendre ce que la serveuse fatiguée, de bonne volonté mais pas trop fut fut (de futé) nous a transmis. Finalement excédée, au bord de la crise de nerf, j’attrape le cuistot, qui en moins d’une seconde me donne la solution, arrrghhhh….
Et on se met au boulot, mais alors là, le pompon du pompon. Impossible d’obtenir notre passeport pour le paradis, ça commence à ressembler à l’enfer. Quand enfin je comprends, enfin plutôt j’essaie sans savoir que ce serait notre sésame, je mets, au lieu de la date du 5 mai pour notre retour, celle du 6. Et bingo ça marche. Bon encore faut-il que la relation entre mon ordi et mon téléphone se fasse. Elle ne se fait pas. Tant pis. Je montrerai mon QR code depuis mon ordinateur.
Et pourquoi la date du 6 mai, vous demandez-vous ? pour une première raison c’est que d’ici 30 mn ce sera le 6 mai, mais à cet instant je n’en ai encore aucune idée ayant à mon poignet une magnifique montre, mais non connectée. Donc j’ai toujours l’heure suisse. Et pour une 2ième raison que vous allez comprendre d’ici ¾ d’heure. (Enfin ¾ d’heure sur le terrain, pas dans votre lecture, rassurez-vous)
Parallèlement, à mes côtés Kostas pédale dans la choucroute, il n’y arrive pas. J’essaie de l’inclure par mon ordi, en tant que passager. Je vous passe les détails, en gros toute cette histoire nous a pris plus d’une heure.
On file, on repasse la douane bulgare, on arrive à la douane grecque et là, la crise, la crise je vous dis ! LA CRISE !
A ma montre suisse il est 23h00, mais chez les Grecs, chez qui nous voulons nous faire voir (oui je sais, facile et pas drôle, mais j’en ai marre), donc chez les Grecs il est minuit moins quelques prunes et la douane est fermée depuis 1 heure !!!!!!! Non mais, il ne pouvait pas nous le dire l’autre haricot (= fassolia en grec, c’est une gentille injure, la favorite de Kostas), non mais il aurait pu nous avertir l’autre asticot. On est, mais bouche bée, dégoutés. Il n’y a rien à faire. On n’a plus de mot. Intransigeance. On ne passe pas. Par contre on repasse la douane bulgare, le douanier nous a à la bonne, même plus besoin de dire quoi que ce soit. On est devenus copains comme cochons et pour sûr il nous reverra le lendemain.
Hôtel, un hôtel, Kostas refusant catégoriquement de dormir une nuit de plus dans la voiture.
4 heures et demie de sommeil, car le temps s’est raccourci comme une chaussette lavée à 90°. Nous devons absolument être à la douane grecque à 7h00, car nous voulons être sûrs d’avoir assez de temps avant l’échéance des 72 heures de validité du test pour passer en Grèce. Il manquerait plus que ça : refaire le test ! pauvre Antoinette, tu ne sais pas à quoi tu t’exposes…
Donc on arrive à la douane à 7h00, ponctuels comme de vrais suisses. Et vous n’allez pas le croire mais il est en fait 8h00. 8h00 grecques !!! pourquoi ? Parce qu’il semble qu’en Bulgarie ils aient la même heure qu’en Suisse ou alors c’est ma montre qui m’a joué un sale tour. Je n’ai pas vérifié, mais le fait est que nous n’avons qu’1 heure pour traverser la 80taine de mètres occupés par une 20taine de voitures arrivées devant nous. Heureusement les camions, des centaines à nouveau, sont sur une autre file. Tous sauf un ! tiens ça me rappelle une autre histoire…
Sauf 1, un abruti de camion qui arrive de on ne sait où, qui coupe notre file et nous barre l’accès à la douane. Je vais devenir folle. Au secours !
Les chiens bulgare ou grecs quémandent de la nourriture, ils sont grands et beaux. Très sales mais sympas, ça me fait patienter.
Et ouf le camion se déplace len—te—ment et quitte notre file. La barrière se lève de temps en temps, laissant passer une voiture à la fois évidemment. A chaque fois qu’elle se lève, Kostas pousse un cri de joie…va-t-on y arriver ? Il est plein d’espoir, je doute, j’ai peur.
Payer 350.- balles ces foutus tests qu’on n’a jamais dû montrer pour risquer d’arriver au-delà des 72 heures et tout recommencer !!!??? NON NON NON.
Il reste 15 mn, 10 mn, 5 mn…..
C’est notre tour. Nous montrons tout. TOUT ! carte verte-blanche sur l’ordi, notre QR code, les cartes d’identité, les tests, la carte grise. Vous voulez autre chose encore ? Tout, tout, tout….et on passe.
On passe ? Que nenni. Kostas parque la voiture à peine plus loin. Mais pourquoi, pourquoi Bon Dieu ?
Il nous faut aller, les deux cette fois, dans un bureau spécial, lunaire, où l’on trouve des cosmonautes, enfin pas tout à fait mais du personnel revêtu façon anti-covid et là, nous devons encore montrer patte blanche. La Grèce a mis des mesures de sécurité (! mon œil !) drastiques. On présente l’attestation de nos tests. Vous n’allez pas le croire mais ils les acceptent ! ok c’est bon, on y va cette fois. Eh non, nous devons repasser le test … chatouillis dans le nez, attendre 10 minutes (tests rapides, c’est pourquoi, plus haut j’ai écrit mon œil, car on le sait bien ces tests ne sont qu’en partie fiables). Bref 10 minutes d’attente et là je pleure, je pleure. Toutes les tensions accumulées sortent enfin. Et l’infirmier de service s’inquiète : m’aurait-il fait mal ? non je le rassure mais je n’en pleure pas moins.
Le pouce levé, il nous fait signe que c’est bon, on peut y aller.

Moralité de cette épopée : les voyages forment la jeunesse, là j’ai pris un sacré coup de vieux. Et pas tant que ça, finalement, car le rire est un antidote certain. Dès que les événements se sont précipités pour nous gâcher notre voyage, pour fermer les portes les unes après les autres, j’ai appelé au secours. Et d’où me vient le secours ?
Psaume 121
1Cantique des cantiques. Je lève mes yeux vers les montagnes… D’où me viendra le secours? 2Le secours me vient de l’Eternel, Qui a fait les cieux et la terre. 3Il ne permettra point que ton pied chancelle; Celui qui te garde ne sommeillera point.…
Ésaïe 41:13
Car je suis l’Eternel, ton Dieu, Qui fortifie ta droite, Qui te dis: Ne crains rien, Je viens à ton secours.


Et dans la voiture, je chantais, en langues, je chantais la victoire sur l’adversité, j’ai appelé au secours. Nombre de personnes ont prié pour nous. Non ces portes ne resteront pas fermées. Malgré des moments d’énervement, j’ai gardé la foi et l’assurance que tout se déroulerait bien.
Finalement ce voyage m’aura apporté beaucoup :
Des rires, l’assurance que dans des moments pénibles avec Kostas nous arrivons à les traverser sans nous bouffer. Cela m’a permis de voir du pays depuis l’intérieur, Kostas a pu également traverser la Bulgarie en appréciant les paysages. Et nous avons bien ri, car tout au long du voyage, 8 pays en tout, Kostas a repéré partout des problèmes liés à l’ancienne Yougoslavie, à la politique, au communisme et il y avait fort à dire, mais il le faisait aussi pour mettre en valeur la Grèce qui malgré les nombreuses épreuves traversées, se relève et tente de marcher la tête haute.
Pour finalement constater qu’au final de ce périple, c’est la Grèce, ET kOSTAS doit bien l’admettre, c’est la Grèce qui nous aura fait la plus grande malakia. Si vous souhaitez la traduction, envoyez-moi un message.
S’attendre au pire ne fait pas partie de mon programme et vraiment nous n’avons pas vu le pire. C’était juste un voyage avec quelques surprises.
Le plus comique ou tragique, on saura d’ici quelques jours, c’est qu’on a fait ce voyage, comme dit au début pour payer un peu moins cher, pour visiter Belgrade, et surtout, surtout et avant tout pour éviter la proximité et prendre le minimum de risques par rapport au Covid.
Notre voyage nous a coûté 537.85 euros plus qq francs suisses. Avec le ferry on aurait payé pour dormir confortablement 450 à 500.- euros plus l’essence, plus les repas. Donc de ce côté-là on a gagné. Yes, mais en échange de quoi !? Nous n’avons pas visité Belgrade et surtout on a côtoyé mais tellement plus de gens que l’on aurait croisés sur le ferry. Donc, prions pour que nous ne soyons pas contaminés, parce qu’alors on aurait vraiment des souvenirs de ce voyage qu’on ne voudrait pas. Pour l’instant on rigole et j’espère que d’ici 10 jours on en rigolera encore.
En tous les cas, merci à tous ceux qui nous ont soutenus. Ça m’a fait vraiment chaud au cœur. Je ne peux vous nommer, vous êtes bien nombreux. Merci. MERCI.


Aujourd’hui 32°, la mer est belle, nos amis nous accueillent et Tinos nous attend, Dans quelques jours nous y serons et notre voyage continuera de nous faire rire.

Voilà, j’espère que vous avez apprécié ce parcours. Que vous saurez, comme moi dorénavant, étudier avant le départ toutes les formalités demandées et que vous continuerez de voyager. En particulier à Tinos où nous nous réjouissons de vous voir.
A bientôt
Antoinette qui vous aime toujours autant

Nos textes sont traduits par Deepl. Si vous souhaitez nous aider, nous vous en serons très reconnaissants. Merci de votre compréhension!

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