Une citation opportune d’Eduardo Galeano à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. (Kostas traduction par Deepl, à revoir)
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» Saint Chrysostome, dit-il, » lorsque la première femme a parlé, elle a provoqué le péché originel » et saint Ambroise a abondé dans le même sens : » si nous laissons à nouveau la femme parler, elle apportera à nouveau le désastre à l’homme. » L’Église catholique leur a interdit de parler. Les musulmans fanatiques les mutilent et leur couvrent le visage. Les juifs très orthodoxes commencent leur journée en disant « Merci Seigneur de ne pas avoir fait de moi une femme ».
Ils savent coudre, ils savent deviner, ils savent souffrir et ils savent cuisiner. Filles obéissantes, mères obéissantes, épouses soumises. Depuis des siècles ou des millénaires, ils sont ainsi, bien que nous ne sachions rien de leur passé. Des voix masculines en écho, des ombres d’autres corps. Pour faire l’éloge d’un homme important, nous disons : Derrière chaque grand homme, il y a eu une femme, dégradant ainsi la femme comme si elle n’était qu’une béquille. Aujourd’hui, je vais vous raconter, à ma manière, quelques histoires de femmes qui ne coïncident pas toujours avec cette identité.
Ils sont là, peints sur les murs des grottes : Renne, bison, personnages de ce qu’ils appellent la préhistoire, chevaux, bêtes, femmes, qui n’ont pas d’âge, peints il y a des milliers d’années, mais qui renaissent chaque fois que quelqu’un les regarde… et nous nous demandons comment eux, nos lointains aïeux, ont pu peindre avec tant de raffinement ; comment ces sauvages qui se battaient corps à corps avec les bêtes les plus féroces ont pu créer des figures si pleines de grâce, ces œuvres d’art magiques qui volent et s’échappent de la pierre et s’envolent au gré des vents, comment pouvaient-ils ou étaient-ils ?
Si Eve avait écrit la Genèse, à quoi aurait ressemblé la première nuit d’amour de l’espèce humaine ; Eve aurait remis les choses en ordre. Elle préciserait qu’elle n’est née d’aucune côte, qu’elle n’a jamais rencontré de serpent, qu’elle n’a jamais offert de pomme à qui que ce soit, et que personne ne lui a dit qu’elle accoucherait dans la douleur et que son mari la dominerait… et que tout cela n’était que des calomnies d’Adam à la presse.
Si les saints, et non les saints, avaient écrit les évangiles, à quoi aurait ressemblé la première nuit de l’ère chrétienne. Les saints auraient raconté que tout le monde était de très bonne humeur. La Vierge Marie, Jésus rayonnant dans son berceau, le bœuf, l’âne, les trois mages, l’étoile, tous heureux sauf un. murmura tristement Joseph : « Je voulais une petite fille ! »
De Encuentro, chaîne du ministère argentin de l’éducation, et du cycle « La vida según Galeano ».
https://www.koutipandoras.gr/article/gynaikes-kai-o-entoyarnto-gkaleano