18 March 2025

LE HASARD AVEC UN GRAND D OU COMMENT J’AI AMERRI SUR L’ÎLE DE TINOS POUR ABOUTIR À TRIANDAROS

Chapitres 1 et 2

Chapitre 1

Cela avait commencé par une promesse de chouettes vacances, espérées, attendues avec impatience et avec l’assurance, que dis-je, la conviction que ce serait super.
Ça a été un cauchemar.
Incroyable. Comment un skipper peut-il être si odieux ? un type imbuvable. Plusieurs le reconnaîtront car ce n’est pas qu’à cette occasion, d’autres me l’ont attesté, qu’il se trouve être juste quelqu’un dont on ne veut plus la compagnie, tant il est imbus de lui-même, ayant toujours raison, te coupant sans cesse la parole, sachant, connaissant tout…..et j’en oublie.
Bref ce devait être une semaine, dix jours de navigation idyllique avec un couple dont je connaissais la femme. Lui, je l’avais vu à deux ou trois reprises lors de soirées chez des amis communs. Elle, très sympa
Sur FB, il envoyait régulièrement photos, vidéos de son temps passé en Méditerranée et particulièrement dans les Cyclades. Je postais régulièrement des likes, jusqu’au jour où il m’écrivit que je n’avais qu’à venir, étant la bienvenue pour partager quelques jours de navigation entre la Turquie et la Grèce.
Evidemment que j’allais y aller. Ayant navigué des années en famille, c’était une occasion en or de renouer avec la voile et en prime avec ma fille chérie. Génial !
Les premières heures se sont bien passées, chouette accueil, p’tit resto, bonne bouffe, p’tit vin du sud, couleurs, odeurs, musique, ambiance, c’était prometteur.


Ça n’a pas duré. A peine en mer par un joli vent soutenu, force 4 environ, voilà-t ’y pas que notre courageux marin préfère affaler l’unique voile et mettre le moteur parce qu’il y a du vent !!! Ce fut le début….Mais là je vais arrêter ma narration, car la suite va de mal en pis. Au point qu’au troisième jour, je me réfugie sur le pont et pleure, pleure et annonce à ma fille que dès qu’on voit le moindre rocher, je veux être débarquée ne supportant plus le caractère et le comportement odieux de ce type, ni son style pleutre, couard de navigateur d’eau douce.
Qu’on me dépose n’importe où, n’importe comment…STOOOOOP


Ma fille, elle, prenait les choses à contrepied et arrivait avec humour à vivre cette situation, donc pour moi il était clair que je la laisserais sur le radeau de la méduse et qu’on se retrouverait à l’aéroport quelques jours plus tard. Mais elle voulait rester avec moi.
J’ai donc prié, crié, au ciel pour que je puisse trouver la patience, le courage, la force et l’amabilité pour tenir le reste du voyage car je ne voulais pas attrister ma fille, elle avait tant de plaisir, cela lui rappelait son enfance passée souvent à voile avec ses grands-parents.
Courage donc, Seigneur vient à mon secours !
Bien m’en a pris ! Non pas que l’imbuvable devienne buvable, non, mais le dernier jour dans cette eau si bleue, si belle, si pure, j’exprimais mon désir de ne pas la quitter tant j’y étais bien, oubliant jusqu’aux détails de cette affreuse aventure qui ne pourra jamais porter le nom de croisière.
Je ne veux, cependant pas être trop injuste. Il y a eu quelques bons moments, quand nous débarquions pour découvrir quelques sites ou marchés portuaires. Ou quand nous dégustions une bonne bouteille ou autre. Mais j’aurais tellement voulu naviguer, naviguer pour de vrai, border une voile, affaler un foc ou même gouverner…..mais non, sans ajouter qu’aucune conversation digne de ce nom pouvait durer plus de deux minutes, mon caquet devant rester fermé suite à la suffisance de notre « hôte ».

Bref, on ne m’y reprendra plus.

Donc le dernier jour dans cette eau paradisiaque, j’exprimais mon désir de ne plus en sortir.
« Mais maman, j’ai un copain qui loue une maison en Grèce, t’as qu’à l’appeler ! ».
Mes bagages à peine posés au sol terrien et hospitalier je prends mon téléphone et quelques semaines plus tard je me retrouve à 22h30 débarquant en plein nuit sur une île dont je n’avais jamais entendu parler, dont le nom m’était complètement étranger. J’allais apprendre que c’était la plus belle, la plus intéressante, la plus…la plus….
Mais ce n’est pas tout. Là je n’en suis qu’au début d’une impensable aventure.


Un soir d’août ou de septembre, j’ai oublié, en 2018, 22h30, nuit noire je débarque, prend possession d’une voiture de location et peine à trouver le hameau et encore plus la maison qui m’étais allouée pour quelques jours. Nuit noire, lampe de poche en main, finalement avec force je pousse la porte, grimpe les escaliers, ouvre deux portes, ne cherche même pas à allumer la lumière. Exténuée par tous ces efforts – car je croyais ne jamais trouver cette maison – je plonge toute habillée sur le lit qui m’est dévolu et sombre dans un sommeil réparateur. Minuit passé, je ne sais plus mon nom.
Sommeil réparateur disais-je….Tant réparateur qu’à 9h00 du matin, sans comprendre ni pourquoi, ni comment, je me trouve devant l’agence à laquelle cet ami avait acheté sa maison. “I would like to buy a house in Tinos “!!!! “Realy? ” me fait la dame.
“Yes”. Trente secondes, une minute de silence dense……

Vraiment, je vous le certifie, je ne sais par quelle force j’ai été conduite à faire cette demande. Je n’y avais jamais pensé, encore moins à la Grèce qu’à un autre pays.
C’est ainsi que débute non seulement mon aventure tinique, mais aussi l’achat d’une maison et la découverte d’un homme qui comblera bien des besoins, saura m’aider et auquel je serai complémentaire et vice versa.
La suite au prochain épisode……

Chapitre 2

1er jour sur l’île, 9h00 du matin. Visite absolument pas réfléchie. Je suis comme téléguidée.
Katerina de l’agence immobilière va me poser toutes sortes de questions pour savoir ce que je veux et ce que je ne veux pas. Venant de me faire opérer du genou, il y a une chose que j’exclue totalement : les escaliers. J’aurai au final 66 marches pour accéder à mon royaume !
Deux ou trois jours après ma visite à l’agence, Katerina m’appelle, elle a treize biens à me proposer.

Le 1er, très jolie maison moderne, bien agencée, sur deux étages, vue parfaite, mais la route juste derrière me hérisse les oreilles. Je ne veux pas me retrouver avec des inconvénients que j’ai facilement en Suisse.

La 2ième maison assez bizarre par sa disposition des pièces, une chambre dans un état indescriptible derrière la maison, une autre pièce, au bout du jardin, servait d’atelier- elle est dans un bordel un peu moins imposant que l’autre, mais quand même, une chatte n’y retrouverait pas ses petits.
Le corps de maison parait intéressant avec une jolie pièce authentique qui fut probablement une écurie. Mais le tout absolument dégradé, lino, peintures rouges et vertes dans une cuisinette dont il faut deviner la fonction, salle de bain dégoulinante de toutes parts. Deux terrasses et pergolas. Un grand jardin. Le tout dans un foutoir sans nom.
Au salon-salle à manger, des colombes gravées dans un mur. Bon c’étaient sûrement des pigeons, mais en tant que chrétienne j’en ai déduis que c’étaient des colombes et cela m’a touchée. J’y ai vu un attrait.
La maison ne manque pas de charme cependant et son jardin laisse présager de bons moments.

3ième maison, moderne, encore mieux faite que la première. A ses côtés, de part et d’autre une maison identique, et encore de l’autre côté une maison identique, bref une alignée de 5 ou 6 maisons. Là j’ai vraiment l’impression d’être en camping et ce n’est pas du tout ce que je souhaite.

Katerina me propose d’aller voir la suite de ses propositions dont une, composée de trois ruines ou presque qu’il faut acheter ensemble. J’ai toujours rêvé d’avoir une maison d’hôtes, alors pourquoi pas. Mais Katerina est suante, fatiguée et en même temps je me demande si je veux vraiment encore travailler et c’est non.
Nous décidons de poursuivre nos visites le lendemain plus tôt dans la journée avant qu’il ne fasse trop chaud. C’est alors que je remarque que j’ai oublié dans la vieille maison mon calepin dans lequel je note mes appréciations. Nous y retournons et Katerina m’intime fermement de l’attendre dans la voiture pour m’économiser.
Exclu lui dis-je, je souhaite y retourner.
Nous y retournons.


Je récupère mon calepin dans lequel je n’ai rien noté et regarde la maison depuis le coin de la terrasse.
Là sur le toit une autre colombe, sculptée dans le marbre, très jolie. Elle est au-dessus de la porte d’entrée principale. Elle m’attire. Elle me parle. et encore, je vois en arrondi les chiffres 1, 9, 8, 4. ???? L’année de naissance de ma fille !
Et soudainement je vois au coin de mon œil gauche, sous mes lunettes de soleil, comme des larmes, des larmes d’argent. Je ne pleure pas. Je ne ressens aucune émotion particulière. Qu’est-ce-que c’est que ça ?
Ce sont des larmes qui ne coulent pas. Il y en a trois. Elles sont juste là, posées au coin de mon œil. Etrange….
Katerina les voit et, probablement un peu new-agienne, me donne une explication fumeuse à laquelle je n’accorde aucun crédit.
C’est à ce moment que je lui dis que je suis intéressée par ce bien.

Il me faudra me décider assez rapidement car un couple ayant un chien l’a vue juste avant moi et est très, très, très intéressé. GGGRRRR ne me mettez pas en compétition, car j’ai encore un peu le syndrome de la gagnante. Mais à ce prix, le jeu est un peu dangereux, non ?
Néanmoins je réitère mon intérêt.

J’envoie des photos de cette maison et du jardin à ma fille.
Elle m’appelle aussitôt : « Maman, qu’est-ce qu’il se passe ? je reçois tes photos, c’est juste magnifique et j’ai des espèces de larmes d’argent au coin de l’œil gauche, c’est bizarre… ». Oui c’est étrange et nous n’aurons jamais l’explication, en tout cas pas jusqu’à ce jour.
Dans la soirée je lui envoie encore un message : « Tu crois que je suis folle si j’achète une maison en Grèce ? » et sa réponse fuse immédiatement : « Oui, mais t’as raison de l’être ».

Voilà comment je suis devenue l’heureuse propriétaire d’une maison en Grèce.
Mieux sur une île. Encore mieux dans les Cyclades et le top du top sur la plus belle des îles (voir sur un autre post la description de l’île). Mais rassurez-vous, même si je parais un peu fantasque, rapide dans mes décisions, j’ai aussi la faculté de réfléchir. Un architecte est venu examiner la bâtisse pour en voir l’état et aussi pour évaluer le devis de rénovation.
Et cela m’a décidée.
J’ai gagné la course, j’ai eu le 1er prix, même si je n’ai pas de chien.
Le vieux couple était furieux car ils avaient vu la maison avant moi, mais l’agence m’avait à la bonne et ma proposition de prix était plus élevée que la leur, donc….
Le 18 novembre 2018, par scanner interposé, je signais les papiers. Tout cela s’est fait rapidement et sans encombre.
Toute à ma joie, j’ai suivi l’évolution des plans de rénovation, même si en janvier je suis revenue en coup de vent. Le coût ayant presque doublé et ce sans explication. Bienvenue en Grèce ! les surprises ne font que commencer. Il va falloir m’habituer au comportement professionnel des Grecs. Ce n’est pas l’Afrique, mais elle n’est qu’à une traversée de mer, n’est-ce pas ? (Et qu’on ne me traite pas de raciste, ce n’est pas le propos).

Avec Kostas nous montons un bar au fond du jardin. Oh il est modeste. Joli et modeste. Nous ne savons pas encore s’il y aura de l’électricité ou pas. Y aura-t-il un frigo ou juste 1 ou 2 petits frigos portatifs ?
En aucun cas, même si tous les deux nous avons de l’expérience en ce domaine, il ne sera pas professionnel. Non, juste permettant la possibilité de réunir les locataires de la maison ou de temps en temps de proposer une agape, une fête aux amis. Ce sera un peu comme une auberge espagnole : on y trouve ce qu’on y apporte ( en fait c’est comme ça qu’on définit l’amour, mais bon, c’est aussi valable pour notre bar !).

Avec Kostas nous montons un bar au fond du jardin. Oh il est modeste. Joli et modeste. Nous ne savons pas encore s’il y aura de l’électricité ou pas. Y aura-t-il un frigo ou juste 1 ou 2 petits frigos portatifs ?
En aucun cas, même si tous les deux nous avons de l’expérience en ce domaine, il ne sera pas professionnel. Non, juste permettant la possibilité de réunir les locataires de la maison ou de temps en temps de proposer une agape, une fête aux amis. Ce sera un peu comme une auberge espagnole : on y trouve ce qu’on y apporte ( en fait c’est comme ça qu’on définit l’amour, mais bon, c’est aussi valable pour notre bar !).

C’est plaisant et Kostas qui fut DJ dans sa jeunesse (à lire bientôt notre livre de nouvelles sur le sujet), Kostas donc, se fait une joie d’animer musicalement le fond du jardin et il est vraiment doué en ce domaine, sachant s’adapter à tous les publics, à toutes les ambiances. Nous nous réjouissons énormément.
Moi je m’occupe de la gestion des travaux, de la peinture et des fleurs au jardin, je raffole et si je pouvais mettre des fleurs partout je le ferais. Ce sera joli.

Donc en résumé. Une maison ancienne, typique avec plein de petites marches d’escalier pour y arriver et la porte poussée, la vue, la vue…..la mer, les îles et aussi les collines.
C’est beau, nous ne nous en lassons pas.
Ça ressemble au paradis…

Translated with www.DeepL.com/Translator (free version) ***

Nos textes sont traduits par Deepl. Si vous souhaitez nous aider, nous vous en serons très reconnaissants. Merci de votre compréhension!

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