Insidieuse elle a fait place
D’abord à un vent sournois, presque narquois
Sans faire grand bruit
Puis mêlant sable, poussière,
Elle a gonflé
Faisant même pleuvoir des cailloux venus on sait d’où
Dans un premier temps, elle semblait s’atténuer
Laissant l’espoir d’un renouveau
Très vite elle a repris le dessus
Claquant les portes
Fermant tout sur son passage
Vide, vide, sombre et noir
L’espace s’est rétrécit
Sous l’ombre d’un nuage noir
Par la fenêtre je ne vois rien
Pourtant à l’abri de ma maison
La tristesse ni la colère après le désarroi
Ne prirent place
Non, non, tout est à déblayer
A nettoyer
A purifier
A éclaircir ce qui semble obstrué
Par de vilaines pierres
D’où viennent-elles ?
Probablement de loin, de très loin
Je ne les reconnais pas
Puis-je par ma force les enlever ?
Certaines sans doute, oui
D’autres, trop lourdes, inaccessibles, inconnues
sont hors de ma portée
Quand le vent se calmera
Que ce foutu nuage disparaîtra
Alors il sera temps
Que tu m’aides
Que tu t’aides
Un vent si violent laisse des traces
Il nous faut faire place nette
Est-ce possible ?
Avons-nous besoin d’aide pour cela ?
Un treuil, une pelle mécanique
Ou juste la bonté d’un ange céleste
A la force surnaturelle ?
La maison est triste dans cet état
Vais-je devoir déménager
Et trouver une région plus clémente
Plus amicale
Propice au repos, à la paix …..
Photo Edmond Joubert