30 April 2025

Du caractère grec

Régulièrement Kostas me dit que je n’y comprends rien au Grec, pas la langue mais le peuple, l’humain. Souvent il me stoppe dans certaines de mes actions ou dans mes projets parce que d’après lui, ce serait inutile, infructueux. Dans l’anecdote citée en « dernières nouvelles » du 14 janvier nous en avons un exemple et il est vrai que devant l’impolitesse, le non-investissement rencontré à de multiples occasions, je m’étonne… pour le moins.
Cependant avant de poursuivre, j’aimerais préciser que j’aime vivre en Grèce. Le Grec a une grande facilité à chanter, à rire, à danser. Souvent à aussi prendre les choses avec légèreté, ce qui est bien agréable à vivre. Un flegme qu’en tant que Suissesse je peux envier. Souvent aussi je le trouve généreux, de son temps, de lui-même.

Comme le dit Kostas chaque médaille a 2 faces. De tous ces points positifs, nous nous heurtons parfois au côté négatif et là cela devient nettement moins drôle. Comme par exemple une nonchalance qui frise la paresse. L’enthousiasme qui, de joyeux, devient exubérant, voire insupportable quand le Grec crie d’un bout à l’autre de la rue ou d’un magasin pour s’adresser à quelqu’un. Même dans une pièce, à l’intérieur de la maison, il crie, il CRIE !
Cependant alors que nous parlions de….de quoi parlions nous déjà ? je ne sais plus. En tous les cas notre discussion s’est portée sur la merveilleuse île de Tinos où nous vivons avec bonheur une grande partie du temps.

A Tinos une bière fameuse a vu le jour il y a peu, elle a gagné de nombreux prix, au moins deux années successives. Et là Kostas me demande pourquoi dans les bistrots, restaurants de l’ile on ne la trouve pas, à une ou deux exceptions près.
Pourquoi non plus ne trouvons nous pas, mis en avant sur les cartes de restaurant les excellents fromages de chèvre produits ici. Pourquoi ? Régulièrement nous demandons à boire cette bière et le refus est net : des bières allemandes en profusion ! en veux-tu, en voilà ! Mais ici nous entrons dans un autre sujet, encore plus douloureux.
Alors voici qu’une histoire, carrément une parabole m’est servie sur un plateau
Il y avait deux hommes, de grands travailleurs. Acharnés au boulot, pas une minute n’était perdue à faire autre chose qu’à bosser durement, l’un comme l’autre.
Un personnage généreux s’approcha du premier et lui demanda ce qu’il souhaitait, peu importe le prix, il le lui donnerait.
Alors notre homme souhaita une vache. Il la reçut et en fut fort heureux.
Notre généreux donateur vint alors trouver le second travailleur. Que souhaites-tu, lui demanda l’homme providentiel. Et notre gaillard lui répondit : Je souhaite que la vache de mon voisin meure !
Par cette triste histoire, Kostas exprima le sentiment de jalousie qui habite beaucoup de Grecs et en particulier sur l’île ou dans les villages où l’on a l‘occasion de côtoyer de près ses voisins et à loisir de les observer et de les jalouser. On n’aime pas que l’autre ait du succès.
En revanche chacun s’attache à se montrer sous son meilleur jour et cela s’observe lors des mariages.
Tous, du plus petit, du plus jeune au plus grand, au plus âgé, portera les vêtements les plus flamboyants, les plus extraordinaires quitte à se ruiner pour cela, mais pourvu qu’on paraisse le mieux habillé, le plus voyant.
Et c’est ainsi que l’on ne favorisera pas, la superbe bière de Nissos !

A lire dans la rubrique Dernières nouvelles, ce qui a précédé cette histoire en date du 14 janvier

Nos textes sont traduits par Deepl. Si vous souhaitez nous aider, nous vous en serons très reconnaissants. Merci de votre compréhension!

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